Cachez ce coût que je ne saurais voir

Sur la question économique, j’approuve dans l’ensemble le libre marché. Pour autant, je ne le défends pas dans tous les cas. Jeudi dernier, par exemple, je me suis ainsi envoyé à un colloque où j’ai vu que certains le soutenaient quel qu’en soit le prix. Parce que le libre marché révèle d’après moi une limite avec la question de l’intérêt général. Pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de ce concept, le mieux est de prendre ici un exemple. Lorsqu’un industriel se penche sur ses comptes, il ne prend en considération que ses recettes et montants. Chaque entreprise oublie pourtant d’étudier les coûts qu’elle cause aux autres pêcheurs : le coût de la pollution, en particulier. Ce qui n’est pas sans poser un sérieux problème, car le coût effectif pour l’ensemble de la société est le plus souvent plus important que les coûts supportés par chaque acteur. Lorsque chaque industriel s’intéresse uniquement à ses propres coûts de fonctionnement, il omet le coût réel pour la société. En résulte que la pollution est supérieure au niveau socialement satisfaisant, parce que les industriels se cantonnent à leurs propres intérêts et oublient ceux de la société. Bref, la somme des choix individuels des producteurs et des consommateurs ne conduit plus à un résultat optimal. C’est là un cas explicite où le libre marché est un véritable problème, et où une intervention publique est apte à apporter une solution viable. Car des industriels, des consommateurs, voire des pays tout entiers, ne se soucient pas des implications de leurs actes sur l’écosystème. Chaque acteur du libre marché soit, d’une manière ou d’une autre, sensibilisé aux coûts réels. Au passage, je souhaiterais parler de ce meeting à Rome. Mon entreprise est cette fois passée par une agence différente pour l’organiser, et tout le monde s’en est réjoui. Voilà le site de cette agence, si vous prévoyez d’organiser un colloque.